samedi 14 avril 2007

Philippe Ripoll - Samuel Beckett

Bonjour à tous,
Ce qui suit est une proposition libre et ouverte.
Depuis le début de l'année scolaire, des artistes investissent la librairie l'Atelier, à Paris (19°), dans le cadre d'une proposition de Sébastien Montero intitulée "Réécriture et Dérangement : Projet de saisine de librairie". Chaque mois, une proposition vient se superposer aux précédentes.
J'interviens au mois d'Avril.
Ma proposition est la suivante :
Il s'agit de mettre en abyme l'invitation initiale, à la différence qu'ici l'exposition collective ne se tiendrait pas dans la librairie, mais dans les livres que contient la librairie. Chaque participant s'emparerait d'un auteur et, pour son intervention, prendrait en compte tous les livres de cet auteur présents dans la librairie.
Règles du jeu :
1) Avant le 24 Mars, choisir un auteur.
envoyer le choix + un choix de secours à simonripollhurier@gmail.com
2) Le participant reçoit la liste des œuvres disponibles, lesquelles constituent son espace d'exposition.
3) Interventions libres dans les livres et/ou autour d'eux. Toutes propositions acceptées, avec pour seul cahier des charges : pas d'action directe sur le livre (d'où : pas d'inscriptions, pliages, déchirures, etc).
Transmission des propositions avant le 4 Avril.
N'hésitez pas à me contacter pour informations supplémentaires...
Merci à tous !
Simon

Cher Simon,
Je voudrais, quant à moi, me désemparer de Samuel Beckett, à condition toutefois que la librairie dispose en permanence d’un exemplaire de « Compagnie », livre dans lequel pourrait figurer ma présente réponse, sur un papier transparent, le plus fin possible, d’un format légèrement plus petit que celui de la page pour s’intercaler aisément devant la page titre, et dans la forme ici présente, à savoir en Verdana Corps 2, et ceci en souvenir d’une image qui m’est toujours restée, où le narrateur de L’innommable se dit, je cite de mémoire, ni à l’intérieur ni à l’extérieur, je suis, se dit-il, un tympan, je ne suis ni d’un côté ni de l’autre, il s’imagine ainsi être cette fine membrane et toute vibration, je crois qu’il n’utilise ni le mot membrane ni le mot vibration, le mot tympan suffit. Quant à lire ceci, une loupe disponible à côté du livre le permettrait, en simple éventualité.
Cette proposition à peine esquissée, je découvre sur le site littéraire remue.net fondé par François Bon et désormais animé par un collectif d’auteurs, dans la rubrique Brèves, Nouvelles parutions, déjà remontant à Avril 2006, une note de Ronald Klapka intitulée « Beckett en bonnes compagnies » suivie immédiatement de la citation suivante : « Moins il brille, mieux il tient compagnie », et d’un extrait d’article de Patrick Kechichian, dans le Monde du 2 juin 2006, à l’occasion de la parution d’un livre de Nathalie léger intitulé « Les vies silencieuses de Samuel Beckett, chez Allia. Puis Ronald Klapka reproduit le texte du projet « Cie » :
« Très simplement, avec l’envie de faire découvrir le texte Compagnie de Samuel Beckett, nous avons demandé à quelques personnes d’écouter un enregistrement puis de le confier à une autre personne, créant ainsi une Cie aléatoire d’entendeurs. Imaginer. Puis deux photographes, Despatin & Gobeli, ont proposé à chacun de réaliser leur portrait photographique. L’idée de la Cie se joue d’un paradoxe : créer une communauté à partir de personnes qui ne se connaissent pas mais qui ont partagé un texte littéraire, tout en demeurant dans leur extrême solitude d’écoute. »
et renvoie au site des photographes et de l’éditeur en question.
Quant à moi je te renvoie simplement, ainsi que le lecteur-visiteur dont tu crées si joliment la figure, à la lecture de ce livre qui tient être et langage en compagnie intense. D’ailleurs je vais le relire de ce pas.
Bien à toi, ton père.

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